Moi-même chasseur de longue date, j’entendais ce terme pour la première fois.
De quoi s’agissait-il ?
Il nous a expliqué que c'est un costume de chasse cinq pièces, composé d’un classique costume trois pièces, c’est-à-dire d’une veste, d’un pantalon et d’un gilet, auquel on ajoute un knickers et une veste de battue.
Précisons à l’attention des non-chasseurs que le knickers est une culotte de chasse traditionnelle qui arrive juste en-dessous du genou tandis que la veste de battue est une veste sans manches, munie de plusieurs larges poches qui servent notamment à ranger les cartouches.
Pour mieux comprendre le sujet, je profite d’un voyage à Londres pour enquêter sur le fameux full-set
Effectivement, nos cousins d’Outre-Manche, pour qui l’élégance est une affaire des plus sérieuses, considèrent cet ensemble de cinq pièces comme un sésame indispensable, permettant de se rendre sans inquiétude dans toutes les chasses, quel que soit le code vestimentaire.
Enthousiasmé par la grande élégance du concept, je rentre à Paris, avec la ferme intention de le proposer à nos amis clients.
Outre son élégance, la grande qualité de ce costume réside dans la souplesse de son usage, car il est modulable !
On arrive le matin au rendez-vous de chasse en veste et knickers, puis on échange la veste de ville pour la veste de battue et l'on est prêt pour partir chasser. À la pause-déjeuner, on remet sa veste de ville, et éventuellement le gilet tailleur, et le soir, pour le dîner, on peut opter pour le pantalon, avec le traditionnel « costume trois pièces ».
Ainsi, suivant l’endroit où vous vous rendez, suivant la tenue requise, suivant la température, vous adaptez les pièces à porter.
En résumé avec le full-set, vous pouvez faire face à tous les situations sans faute de goût. Une vraie sérénité !
NB : Si le full-set comporte cinq pièces, nous nous tenons bien entendu à votre disposition si vous ne souhaitez que trois pièces, deux ou une pièce seule.
Berteil vous propose deux options pour le full-set :
- soit en Mesure Parisienne (*1) : on part d’un ensemble en prêt-à-porter qui sera retaillé et retouché exactement à votre taille par notre atelier, sous le contrôle de notre tailleur.
- soit en sur-mesure : on part de vos envies et on réalise le costume de vos rêves. Vous choisissez le tissu, la doublure, le nombre de poches, les boutons... le tout façonné par notre tailleur, à vos mesures personnelles. Et ne craignez pas de nous demander la lune, si c’est techniquement réalisable, nous suivrons vos souhaits. Certains clients ont déjà fait preuve de beaucoup de créativité pour notre plus grand plaisir !
Dans la mesure où le full-set est dédié aux grands espaces, le tweed est l'un des tissus de prédilection et c’est déjà un formidable terrain de jeux puisqu’il existe des centaines de tweeds !
Cependant rien ne vous y oblige, le full-set peut également être réalisé en grosse toile de coton, en laine, en lin ou encore en moleskine...
Tout est possible et l’élégance n'a pas de limite chez Berteil.
L’un des premiers accessoires à prévoir est évidemment la casquette de chasse, de préférence en tweed si le costume est déjà dans cette matière.
Avec un knickers, on portera de hautes chaussettes de chasse, souvent très colorées.
Notre collection de chaussettes hautes en mérinos constitue d'ailleurs un vrai plaisir de gentleman !
On choisira également de beaux souliers, comme le modèle Rambouillet, élégant modèle anglais monté sur une semelle « tout terrain ». Ces chaussures très légères sont parfaites pour battre la campagne et restent néanmoins élégantes quand il s’agit de les porter au salon. Ce modèle a été conçu et réalisé sur les spécifications de nos clients. Merci à eux de nous avoir inspirés !
On assortira enfin pulls, chemises, pochettes, cravates, ascots, selon la saison, ses goûts et les couleurs !
En Saint Hubert,
Vianney HOUETTE
(*1) La Mesure Parisienne est une marque déposée par Berteil. Elle consiste à retailler un vêtement initialement conçu en prêt-à-porter, pour l’adapter à la morphologie du client. Toutes les retouches sont effectuées dans nos ateliers, de manière traditionnelle par un personnel qualifié et expérimenté. Ce service est généralement offert.
]]>Un américain, Mr Grisworld Lorillard (ou Mr James Brown Potter selon les sources), ayant vu cet habit sur le prince de Galles lorsqu’il fut invité à Sandringham, l’a importé aux États-Unis en 1886, l’ayant auparavant fait réalisé par Henry Poole lui-aussi. Membre du Tuxedo Park Club, il l’a porté la première fois là-bas. Et le nom « Tuxedo » est devenu son nom de baptême aux États-Unis.
La tradition anglaise considère ce vêtement comme semi-formel. Il n’a pas été accepté tout de suite par la société. Souvenez-vous de cette réplique cinglante de la douairière, Violet Crawley, dans Downton Abbey qui dit à son fils, le comte de Grantham : « j’ai cru que vous étiez un serveur (waiter dans le texte)… ». Julian Fellowes rapporte d’ailleurs l’anecdote suivante : quand, à la fin des années 1920, le duc de Rutland se vit demander par son beau-frère s’il lui arrivait de porter le smoking, le duc lui répondit : « Quand je dîne seule avec la duchesse, dans sa chambre ».
Les anglais appellent le smoking, veste de diner (dinner jacket), et ne parlent jamais de « dinner suit ». Toutefois, l’appellation « smoking jacket » fait bien référence en Angleterre à la veste d’intérieur, en velours et brandebourgs, qui est un peu différente de la veste de smoking. Ce serait toutefois l‘origine de la traduction de la veste de dîner, en « smoking », chez les Français et les Allemands.
Sur un carton d’invitation français, le terme smoking sera souvent remplacé par « cravate noire » ou bien « black tie ». L’invité comprendra qu’il faudra revêtir un smoking. Comme le rappelait le préfet Jacques Gandouin, réformateur du protocole républicain en 1985, le terme « tenue de soirée » fait normalement référence à l’habit (le frac) donc à la « cravate blanche ». Mais aujourd’hui le message est moins clair et peu de gentlemen possèdent encore un habit (cravate blanche, plastron, faux col, gilet blanc, queue de pie, pantalon à deux galons, escarpins à nœud papillon).
En revanche, comme le rappelait feu le couturier Hardy Amies, il est vrai que le smoking est un vêtement du soir, issu de l’habitude de l’aristocratie qui veut que l’on se change pour dîner : il est donc impossible en Angleterre ou en France de le voir apparaitre avant 19 heures.
Le smoking est généralement noir. Toutefois un bleu nuit est admis à condition qu’il soit très proche du noir. Le duc de Windsor portait comme son aïeul cette couleur « midnight blue» qui donne de la profondeur au tissu et permet de se différencier des autres convives. Les revers de la veste sont en partie recouverts de soie, de satin ou de gros-grain, celui-ci étant prisé des amateurs avisés car moins luisant et moins voyant. Le pantalon est galonné (un seul galon à la différence de l’habit), les poches sont droites et sans rabat, les boutons sont recouverts de soie, et tout cela différencie le smoking d’un simple costume noir.
La veste de smoking blanche ou ivoire, accompagnée d’un cummerbund noir (ceinture de smoking en soie héritée des Indes qui permet par ses plis, de loger un ticket de théâtre ou de vestiaire), d’un nœud papillon noir et d’un pantalon galonné noir, se porte plutôt lors d’une soirée en croisière ou bien sous les tropiques. Souvenez-vous de Roger Moore dans Octopussy ou bien de Sean Connery enlevant sa combinaison de plongée dans Goldfinger pour se dévoiler en veste de smoking blanche impeccable.
Plusieurs matières sont possibles : la laine mélangée au mohair, tissu dit grain de poudre ou barathea, est le plus courant. Le mohair, laine d’une chèvre angora aussi appelée chèvre du Tibet, est réputé pour ces caractéristiques de maitrise de la chaleur et sa faculté d’aération : donc un tissu plutôt léger, respirant, et qui prend bien la lumière. On voit parfois, pour les vestes de diner les plus précieuses, un mélange d’alpaga et de mohair, parfait pour les soirées d’été car le tissu est très bien aéré.
Le smoking ne doit pas avoir l’air neuf : le père de l’actuel duc de Bedford (feu Ian) disait même qu’il devait avoir l’air vieux mais être sur-mesure et de la meilleure qualité. Ainsi, le comble du chic pour un jeune membre, est d’avoir fait retailler le smoking de son père ou de son grand-père, surtout si ce dernier a été réalisé à Savile Row ou par un tailleur parisien.
Généralement, un jeune membre de cercle possède déjà un smoking car il en a eu besoin dès ses vingt ans pour ses soirées de rallyes.
La veste de smoking peut être agrémentée d’une pochette blanche de soie ou de lin, voire d’une couleur proche comme l’affectionne le prince Charles. Une fleur rouge peut remplacer la vue de la pochette. La fleur blanche est traditionnellement plutôt réservée à l’habit ou à la jaquette. A la question de l’ajout d’une fleur en plus de la pochette, elle soulève toujours des débats entre élégants ; le prince Charles le fait tout comme feu le duc de Windsor.
La grande chancellerie de la Légion d’honneur rappelle l’usage qui veut, que l’on ne porte pas de décorations sur un smoking mais seulement sur l’habit (ou bien en tenue de ville la journée, lors de cérémonies officielles).
Plusieurs formes de veste de smoking sont admises :
- Le smoking croisé comme l’affectionne toujours le prince Charles et comme le favorisait le guide du protocole et des usages des ambassadeurs britanniques dans les années 60,
- La veste droite à col châle souvent vue en France ou aux États-Unis,
- La veste droite à col en pointe (et jamais à revers crantés !) qui a beaucoup d’allure et qui a la faveur de la jeune génération. Le créateur Tom Ford a dans les récentes années mis cette coupe au goût du jour.
La veste droite ne comporte qu’un seul bouton de fermeture et est un peu plus courte qu’une veste de complet. Elle ne possède pas de fentes arrière. Elle peut être accompagnée d’un gilet de smoking, droit ou croisé, et dans ce cas on ne porte pas de cummerbund.
Le pantalon reste dans la tradition de l’habit : il est donc galonné et sans revers. Il est porté avec des bretelles blanches souvent cachées par le gilet.
Les souliers vernis ou glacés sont le complément indispensable au smoking : ils peuvent être des richelieus à empeigne lisse ou à bout droit, sans perforations, ou bien des escarpins vernis à nœud papillon (« opera pumps »). Des chaussettes noires et fines, en soie ou fil d’Écosse les accompagnent. Le prince William a déjà fait le faux pas de porter des richelieus à bouts fleuris (brogues en anglais) avec un smoking et cela a été remarqué et commenté.
Il est très important de porter un nœud papillon, noir, fait soi-même. Les nœuds « déjà faits » ressemblent terriblement à des nœuds « déjà faits », ce qui suppose qu’on ne sait pas faire soi-même un nœud « pap » ! Certains élégants vont jusqu’à donner une allure de « vite fait » à leur nœud papillon afin d’insister sur le fait qu’il a été noué par eux-mêmes.
La chemise de smoking diffère de la simple chemise blanche : en popeline, elle a des poignets mousquetaires complétées de boutons de manchettes en or ou en onyx voire une autre pierre noire ; elle peut avoir un plastron ou bien une gorge qui cache les boutons. Les boutons apparents, sur une chemise sans gorge, sont des boutons de plastron, sorte de petits bijoux noirs, en perle voire en nacre fumée ou bien en or. Le col est classique, le col cassé devrait être aujourd’hui réservé à l’habit. La poche de poitrine n’existe bien évidemment pas.
A part James Bond, on ne porte pas de montre sport avec un smoking. Une montre en or plate à bracelet de cuir noir suffit, voire pour les puristes, pas de montre du tout : on est là pour s’amuser et non surveiller le temps qui passe.
Avant de sortir, revêtez un manteau Chesterfield noir ou bleu nuit accompagné d’un chapeau Hombourg noir ou bien d’un Fedora bleu nuit.
Voilà, vous êtes fin prêt. Que la fête commence… N’oubliez pas vos cigares !
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